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Informations sur la Qualité de l'Air

Sachant que les bâtiments sont les plus gros consommateurs d’énergie du pays, le législateur a mis en place différents instruments : Incitations fiscales à la rénovation pour les bâtiments anciens (les plus énergivores), réglementation thermique pour les bâtiments neufs (la dernière en vigueur étant la RT2012) et pour la première fois une réglementation pour les plus gros bâtiments tertiaires existants obligeant ainsi à les rénover.

Les différentes règlementations thermiques successives ont d’abord privilégié l’isolation de l’enveloppe puis son étanchéité à l’air en passant par le chauffage à rendement amélioré (condensation et pompes à chaleur). Depuis la RT 2012 les bâtiments neufs sont donc « étanches à l’air » ce qui nécessite une ventilation mécanique ou naturelle contrôlée.

En effet, un bâtiment bien isolé perd principalement des calories par le rejet d’air chaud l’hiver ou d’air frais l’été lié à la ventilation. La consommation de chauffage et de climatisation devient alors majoritairement liée au débit d’air renouvelé.

Il est donc nécessaire de contrôler à bon escient le renouvellement de d’air pour minimiser la consommation énergétique. Mais il faut tout d’abord se poser la question principale : Pourquoi avons-nous besoin de renouveler l’air des bâtiments ?

Nos fonctions cérébrales nous distinguent des autres mammifères, le cerveau est notre patrimoine le plus précieux. Celui-ci, même s’il ne représente que 2% du poids de notre corps consomme à lui seul 20% de l’oxygène de l’air respiré via le flux sanguin. Et le sang fourni également d’autres aliments au cerveau dont il se nourrie avec frugalité.

La respiration est similaire à une combustion : nous inhalons de l’oxygène que nos poumons assimilent et qui est transporté grâce à l’hémoglobine mais ils rejettent également celui qui a été consommé (oxydation) sous forme de CO2 et de vapeur d’eau (H2O). Le volume respiré en une seule journée représente un volume de 15m3 d’air. La surface développée de nos poumons représente environ celle d’un court de tennis. Cette surface gigantesque est très poreuse et absorbe outre de l’oxygène des Composés Organiques Volatiles (COV) et des particules fines contenues dans l’air. Si ces éléments n’étaient pas absorbés, le fond de nos poumons serait aussi encrassé en une journée que le dessous de notre lit au bout d’un mois. C’est ainsi qu’en respirant des vapeurs d’alcool (un COV parmi d’autres), on peut rapidement devenir ivre, sans parler des drogues inhalées.

Tous ces éléments absorbés par respiration sont véhiculés par le sang pour nourrir principalement notre cerveau.

C’est pour cette raison que la mauvaise qualité de l’air intérieur altère les fonctions cognitives, la productivité et la santé.

Par exemple, une concentration de 1 000 ppm de CO2 (l’air que nous expirons), c’est-à-dire le seuil règlementaire pour une salle de classe, correspond à une réduction des fonctions cognitives de plus de 23%. Quand on sait que dans une salle de classe on arrive couramment à plus de 3 000 ppm après une heure de cours, il ne faut pas s’étonner des résultats médiocres des élèves. On atteint également des taux de CO2 élevés dans une chambre à coucher dont la porte est fermée ce qui altère la qualité du sommeil.

Si le CO2 n’a pas d’impact sanitaire (sauf à atteindre des taux extrêmement élevés), les COV et les particules fines affectent la santé. Les particules fines sont à elles seules responsables de plus de 48 000 morts par an en France. Les COV sont globalement néfastes mais certains font désormais l’objet d’une réglementation spécifique aux établissements recevant du public (ERP) car reconnus comme cancérigènes avérés : le formaldéhyde et le benzène. On trouve du formaldéhyde dans le bois (naturel) mais surtout dans les colles (bois agglomérés). On trouve du benzène dans certains plastiques et dans les vapeurs d’essence (remplaçant du plomb). Les cas où le benzène est le plus important concernent les parkings reliés à l’habitation.

Pour ces différentes raisons il est donc indispensable de ventiler les bâtiments, mais la dilution avec l’air extérieur n’est pas toujours la solution optimale tant sur le plan énergétique que qualitatif.